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C’est déjà le dernier jour de notre semaine de navigation. Nous sommes à La Trinité et nous devons nous rendre au port du Crouesty, distant de quelques milles, afin d’y restituer les bateaux. Pour cela, cap au sud-est pour éviter quelques rochers et ensuite plein nord !
Nous partons en début de matinée. Dans le port de La Trinité, beaucoup de voiliers qui vont participer à la semaine du Golfe et, surtout, au Tour de Belle-Ile, sont déjà présents. Nous dépassons la goelette d’exploration « Tara » accouplée au vieux gréement « Le Mutin ». Une flotte de voiliers de régate de location est stationnée sur un ponton. Un peu plus loin, de belles unités de course au large : trimarans ayant participé à la Route du Rhum, IMOCAs qui courent le Vendée Globe… Plein de beau monde.
A la sortie du chenal, nous voyons de nombreux spis sur l’horizon, bulles multicolores à la limite de la mer et du ciel. Le point de convergence est le port que nous quittons. Nous ne tardons pas à croiser une foule de voiliers. De nombreux Minis 6,50, qui traversent l’Atlantique lors d’une régate qui leur est dédiée, viennent en découdre durant le week-end.
Profitant du soleil et du vent en ce jour férié, de nombreux plaisanciers sont également de sortie. Nous ne pouvons qu’imaginer l’encombrement des alentours ces prochains jours.
En deux heures de navigation, nous arrivons à bon port. Nous faisons le plein du réservoir de gasoil. Vingt litres pour environ huit heures d’utilisation. C’est honorable. Vient alors le moment de ranger, vider et nettoyer le bateau. On aimerait tant continuer à voyager !
Il est également temps de faire un bilan de ces quelques jours de navigation. Nous n’aurons pas eu deux jours qui se ressemblaient. Samedi, nous avons remonté une rivière sous la pluie. Bon exercice pour prendre en main le bateau, mais aussi, pour les plus expérimentés, l’opportunité de faire des calculs de hauteur d’eau, de préparer une navigation un peu compliquée.
Dimanche, navigation dans le Golfe du Morbihan avec un grand soleil. Encore une fois, une bonne occasion de préparer une navigation, pour contourner les iles, entrer dans les passes, jouer avec les courants. De plus, si le vent était soutenu (Force 6, rafales à 7, soit une quarantaine de km/h avec des rafales à 60km/h), l’absence de houle rendait la navigation confortable et plaisante. Une première expérience de vagues entre la sortie du Golfe et le port du Crouesty.
Lundi, navigation ventée et agitée. Découverte du mal de mer. Il faut bien apprendre ce que c’est, pour par la suite s’y préparer, s’y acclimater.
Mardi, nous avons appris à rester prudents et humbles devant la nature : mieux vaut être frustrés de rester au port que désolés d’être sortis. Par la même occasion, visiter l’ile de Groix permet de donner un objectif à toutes ces navigations. Il s’agit d’accéder à de nouveaux endroits, parfois inaccessibles. A tout le moins, il s’agit d’avoir un autre regard que celui des fleuves de touristes vidés sur les quais par les ferries. On a mérité d’arriver ici. Et on peut y rester même quand la dernière navette est repartie.
Mercredi, leçon de courage. Quand le vent est bien orienté, la mer peut être forte, on peut prendre beaucoup de plaisir à naviguer malgré tout. On prend confiance en nos capacités. Nous voyons également les mérites de la navigation à l’estime.
Autant mercredi nous a vus arriver en avance, autant le jeudi a été marqué par une traversée interminable jusqu’à Houat. Il est donc difficile d’établir des horaires précis d’arrivée. Mieux vaut bien préparer sa navigation et prévoir des routes alternatives en cas de changement de météo (en l’occurrence, le vent qui disparait). Il est préférable de ne pas se fixer d’objectif trop précis et d’avoir une marge de sécurité confortable.
Toutes ces leçons sont une expérience précieuse, acquise sous la houlette de notre skipper Didier, toujours là pour nous aider et nous guider quand nous en avions besoin. Merci à lui ! Et pour ceux qui sont intéressés, voici son site web.